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don
11/06/2007 20:59
Que l'on parle de films d'auteur ou de films grand public, le cinéma indien est le plus prolifique au monde, c'est connu. Tout comme il est connu que beaucoup de films “made in Bollywood” aujourd'hui, ne sont souvent que des versions indiennes de films américains qui sont eux-mêmes souvent loin d'être des originaux. Il ne serait donc pas étonnant qu'un de ces jours, Bollywood nous sorte une version indienne d'un film américain qui sera lui aussi un remake américain d'un original indien.
Il faut souligner que c'est loin d'être le cas pour Don, puisque ce film d'action signé Farhan Akhtar est un remake d'un film indien du même titre sorti en 1978 et signé Chandra Barot. Outre le récit palpitant, Don, l'original, avait pour principale attraction la présence du grand Amitabh Bachchan dans le rôle principal. Il est donc intéressant de voir ce même rôle confié à Shah Rukh Khan (SRK), un grand lui aussi et qui plus est, considéré comme le successeur du “Grand B”.
Beaucoup n'ont pas manqué de remarquer les efforts que déploie ce dernier (le “Grand B”) pour faire montre à l'écran de la même prestance que celle d'un autre acteur d'une moindre stature, un certain Sean Connery, surtout lorsqu'il s'exprime en anglais, ce qui arrive assez fréquemment dans ces films-là. On retrouve à peu près ce même sourire, ce même regard, ces mêmes intonations, timbres de voix, etc.., chez SRK. Dans Don comme dans ses autres films, l'acteur ne fait rien d'autre que de nous jouer du SRK et ici, dans son double rôle, c'est un numéro qui marche. On trouvera le personnage de criminel bien plus intéressant que celui de Vijay, censé être son double, mais finalement, on ne s'étonnera pas trop de voir que SRK parvient à les dominer d'un bout à l'autre du film. Après tout, ce genre de rôle dans ce genre de film lui est familier.
Peut-être que la véritable performance nous est livrée par Boman Irani jouant l'insondable commissaire Da Silva. Le personnage nous réservant une grosse surprise, l'acteur réussit jusqu'à ce moment du film, à garder la contenance d'un véritable joueur de poker tout en nous laissant subodorer “quelque chose”; ce qui demande un jeu tout en finesse. Dommage que Priyanka Chopra dont l'interprétation est toute en réalisme et en sobriété, se soit vue accoler un côté nunuche à son personnage de sœur vengeresse (Roma). On regrettera aussi que Kareena Kapoor et Arjun Rampal ne soient plus longtemps à l'écran et qu'un acteur comme Om Puri soit sous employé. Les deux premiers cas sont imputables au récit ; le troisième est imputable à l'écriture du scénario, cela est beaucoup moins excusable.
On a pourtant l'impression d'un scénario original à la trame bien imaginée et compact dans son écriture, mais qui aurait été rallongé par des détours inutiles et trois numéros musicaux arrivant à des mauvais moments, réduisant l'impact de certaines scènes clés. Ce qui finit par donner un film lourd dans lequel le spectateur se perd presque. Reste l'esthétique du film : la photographie d'une manière générale et quelques images de Paris, ainsi que des plans époustouflants des deux tours de Kuala Lumpur en particulier. Ce à quoi il convient d'ajouter des scènes d'action qui sont mieux tournées que celles de certains films français.
Est-ce à dire que cette version 2006 de Don est à la hauteur de l'original ? Assurément pas, mais ce n'est pas un si mauvais film. À bien des égards, il vaut le détour.
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